09 mars 2015 – Supplément Business des Echos. Page 7
LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,
Les conseils d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.
L’humour est fortement déterminé par la culture. En France, où en vérité le ridicule tue, l’humour ne vise pas soi-même, comme chez les Anglais, mais tourne en dérision les autres. L’humour étant naturellement mordant, il est potentiellement blessant, surtout présenté sous la forme de l’ironie ou du sarcasme. Pratiquer ces formes d’humour dans une entreprise internationale, c’est s’assurer de se faire des ennemi(e)s parmi les Français et de choquer les non-Français.
L’humour au travail peut se confondre avec une capacité à prendre du recul et une attitude « cool ». Prendre de la hauteur par l’humour transforme la douleur, selon Beaumarchais : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ». A tous ceux qui sont « en apnée » en entreprise, le bol d’oxygène de l’humour permet de défaire les tensions et d’attirer la sympathie. A condition toutefois de ne donner ni dans « l’humour noir », ni dans le cynisme (en vous moquant des valeurs et en donnant l’impression de ne croire en rien) ni dans le sarcasme, cette forme d’humour misanthrope pratiquée par des hauts QI.
L’humour est un atout important pour réussir une carrière.A condition d’y recourir avec mesure et discernement.
A FAIRE | A NE PAS FAIRE |
01/ Sortir du « premier degré » Un minimum de finesse est requis, l’humour au « premier degré » ne paye pas à long terme. 02 / Désamorcer les angoisses 03/ Passer le message |
<01/ Raconter des blagues lourdes Méfiez-vous en, tout comme des blagues sexistes, racistes, etc. Votre image sera durablement associée à l’idée de lourdeur, d’intolérance, d’étroitesse d’esprit, voire d’obscurantisme. 02/ Blesser les autres 03/ TSacrifier au « bon mot » humoristique |