La chronique d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, fondatrice du cabinet IDEM PER IDEM.
elena.foures@idem-per-idem.com
La rentrée de septembre sonne une nouvelle année qui commence. En France, nous vivons beaucoup plus sur le rythme de l’année scolaire, de septembre à septembre, que sur celui de l’année calendaire, de janvier à janvier. Sans être d’éternels écoliers dans l’âme, nous sommes tout simplement cadencés par des vacances qui induisent ce tempo collectif. Anachronisme en soi, il est aussi un clin d’œil : en France, pays qui se veut cartésien, le cycle « émotionnel » prime sur le cycle « rationnel ».
Comment s’annonce cette rentrée millésime 2016 ?
Riche en leçons collectives graves, elle a commémoré, le 11 septembre, le sinistre 15ème anniversaire des Twin Towers de New York. La leçon apprise en 2001 que « Tout est possible » nous a obligé collectivement à intégrer des choses jusqu’alors inimaginables. Il y a eu dans l’inconscient collectif « un avant » et « un après » du 11 septembre. Ce drame a déclenché un « saut quantique », un véritable changement de paradigme : nous avons quitté le Monde de cycles pour rentrer dans un Monde de chaos.
Adieu les courbes, vives les fractales !
Face à l’incapacité de l’Etat de nous protéger de tout, il faut se prendre en charge et se responsabiliser soi-même. Dans l’entreprise, chacun doit transmuter sa peur et affronter le monde qui change. Il nous faut sortir de notre individualisme exacerbé et de « l’arrêt sur soi » français, sa quintessence. Nous devons tous apprendre à être ensemble et à faire ensemble – en se respectant. La capacité à jouer en équipe devient aujourd’hui un sujet critique pour les entreprises de toutes tailles, et, surtout, pour les grands groupes.
Beaucoup d’entreprises aujourd’hui se sont enfermées dans la triade Incertitude – Indécision – Inquiétude.
L’incertitude, donnée de base du présent et du futur, est devenue permanente. Elle engendre l’indécision, qui devient une pandémie. L’indécision, à son tour, engendre l’inquiétude. L’inquiétude renforce l’incertitude et ainsi de suite, la roue infernale de destruction de valeur tourne et s’auto alimente.
Pour l’empêcher de devenir notre routine, il faut l’arrêter en s’attaquant à son maillon faible qui est l’inquiétude, un vrai cancer de l’esprit.
Dès aujourd’hui, cessez de vous tourmenter en projetant des scénarii catastrophes et dites-vous : « Derrière l’incertitude, il y a de l’opportunité, derrière ma peur, il y a le courage ! C’est ce que je fais aujourd’hui qui construit mon futur et donc cela dépend de moi. Quoi qu’il arrive demain, je ferais de mon mieux ! »
Si une masse critique de personnes adoptent cette attitude responsable, alors, tous collectivement, nous pourrons faire de cette année un grand millésime !
La rentrée 2016 ? Le vin est tiré, il faut le boire !