« Je n’évolue pas, j’ai mauvaise réputation… »

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24 février 2014 – Les Echos. Page 35

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

La réputation est comme l’image résiduelle du soleil : même après avoir fermé les yeux, elle reste et continue à bruler la rétine. La mauvaise réputation est une image de vous, négative, qui affecte les décideurs et « travaille contre vous » en entravant votre évolution dans l’organisation. Elle est comme votre ombre qui vous suit partout, et que vous n’arrivez plus à maîtriser, même si elle vous appartient. Quand la réputation est mauvaise, elle vous échappe et devient votre pire ennemie, comme dans le conte d’Andersen où l’ombre se rebelle contre son « maître » et inverse les rôles en sa faveur.
Théoriquement, et c’est François de La Rochefoucauld qui le dit, « Il est presque toujours en notre pouvoir de rétablir notre réputation ». En pratique, déconstruire une réputation négative est une tâche des plus ardues. La réputation résulte de la « sédimentation » de mille et une choses, cristallisées dans l’esprit de votre entourage, souvent à votre insu. Constituée des interprétations de vos comportements et attitudes, et de votre façon d’incarner votre fonction, la réputation est un produit « hautement périssable ».

« Il faut une vie entière pour atteindre la respectabilité, mais il suffit d’une seconde pour tuer une réputation », aime à rappeler l’écrivaine uruguayenne Carmen Posadas. La mauvaise réputation s’auto perpétue, voire empire, même en présence des signaux qui pourtant prouvent le contraire. Les interprétations, qu’elles soient justes ou erronées, malintentionnées ou pas, s’agglutinent entre elles pour former un cluster positif ou négatif qui a tendance, dans les deux cas, à « pourrir » très vite.

Pour autant, ne désespérez pas, prenez les choses en main et lancez une campagne de communication pour recadrer votre image et donner un sens différent, positif à votre personnalité. On vous dit trop direct, qualifiez-vous de franc. On vous accuse d’être pingre, clamez que vous êtes économe. On insinue que vous pressez trop le citron en tant que manager, reconnaissez que vous êtes un manager exigeant. Puisque la réputation est immatérielle, dites vous, à vous et aux autres, comme dans le « Mariage de Figaro », que vous « valez mieux que votre réputation qui n’est que l’opinion d’autrui». Et, surtout, ne vous arrêtez pas là, prouvez-le !

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