14 septembre 2015 – Supplément Business des Echos. Page 08
LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,
Les conseils d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.
Votre pair considère-t-il, comme Sénèque, que « tout ce qui a été bien dit par quelqu’un est mien », tandis que vous revendiquez d’être l’auteur spolié et l’accusez de plagiat ?
Les valeurs qui sous-tendent vos positions respectives semblent opposées : votre collègue met en avant l’esprit d’équipe, vous, le mérite individuel. Lui ou elle pourrait dire : « Nous appartenons à la même entreprise et travaillons pour la même cause, donc, quand on phosphore ensemble, j’ai le droit de formaliser (des idées)». Vous, adepte de la méritocratie, n’y voyez que mauvaise foi et concurrence déloyale.
Est-ce son inélégance qui vous horrifie? Ou bien est-ce un abus de confiance, aggravé par l’effet surprise ( « Je ne m’y attendais pas !») ? Qu’il s’agisse d’un vice de forme ou bien d’une question de valeur, ou les deux réunis, vous abhorrez d’avoir été ainsi traité(e).
Pourtant, vous trouvez normal que votre patron signe votre travail sans jamais vous mentionner, et vous faites de même avec vos subordonnés. Pourquoi alors en serait-il autrement avec un pair?
N’avez vous pas partagé vos idées pour aussi être reconnu(e) par lui ? Ce pillage prouve au moins que vos idées sont excellentes et constitue, par conséquent, un hommage indirect et une forme de reconnaissance.
A FAIRE | A NE PAS FAIRE |
01/ Changer de lunettes Dites-lui, tout sourire, que vous êtes ravi(e) de l’avoir inspiré(e) si directement et citez Alfred de Musset : « S’inspirer d’un maître est une action non seulement permise, mais louable » 02 / Capitaliser sur cet incident 03/ Grandir |
01/ Bouder, faire la tête Ne vous abaissez pas à une réaction infantile, qui risque de révéler un manque de « séniorité » hiérarchique et une carence de maturité personnelle. 02/ Ne (plus) jamais partager ses idées 03/ Chercher à anéantir le coupable |