Courage et parler vrai, pas faciles au bureau

02 novembre 2015 – Supplément Business des Echos. Page 09

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

Les conseils d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.

Les conversations courageuses au bureau sont à l’opposé des conversations de machine à café : elles ne sont pas stériles et n’ont pour objectif ni de se plaindre ni de médire ou de ragoter.
Initier une conversation courageuse, c’est aborder de vrais sujets et poser de vraies questions. Cela incite à nous mettre en avant et à exprimer nos valeurs. Bref, les conversations courageuses sont constructives et initient même la conduite de changements en entreprise.
Ce parler vrai nous positionne en acteurs de l’entreprise et non pas en figurants. Initier une conversation courageuse, c’est jouer le rôle d’agent de changement et prendre illico le leadership.
Certes, la démarche est loin d’être simple dans le climat actuel de stagnation et d’immobilisme, causé par le virus mental collectif d’impuissance. Le sentiment de nous mettre en danger rend ce type d’échanges au bureau difficiles. Les subordonnés se figent, les pairs et les supérieurs se dérobent et les pirouettes d’humour s’assimilent à de pures tactiques de fuite.
Or, le courage, disait Nelson Mandela, « ce n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ». L’omniprésence de la peur n’a jamais empêché les conversations courageuses de se tenir même dans les régimes totalitaires.