05 octobre 2015 – Supplément Business des Echos. Page 08
LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,
Les conseils d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.
Etre « cash », c’est pratiquer de la haute voltige. C’est se livrer à un exercice périlleux, dont les paramètres sont corrélés à des risques spécifiques.
Le premier paramètre est la destination. Etre cash avec les pairs, c’est risquer de se faire des ennemis ; l’être avec des subordonnés, c’est prendre le risque de se faire accuser de harcèlement moral ; enfin, avec des supérieurs, c’est risquer de freiner tout avancement et de passer pour un ou une professionnel(le) dénué(e) de tout sens politique.
Le deuxième paramètre est la fréquence : être cash rarement, pour marquer le coup, oser dire « Le roi est nu » permet de se positionner comme leader. En revanche, être cash régulièrement n’est guère payant dans le milieu professionnel, où « toute vérité n’est pas bonne à dire ». Mais, paradoxalement, ne jamais l’être est encore plus risqué… On en déduira que vous êtes un « fayot », que vous manquez de courage et de leadership.
Le troisième paramètre porte sur la séniorité hiérarchique de la personne cash. Quand le patron est cash, on dit de lui qu’il est « vrai »; lorsque c’est un pair, il est « brut de décoffrage » ; lorsque c’est un subordonné, c’est un revendicateur et un insolent.
Comme dans la haute voltige, tout est question d’équilibre.
A FAIRE | A NE PAS FAIRE |
01/ Privilégier la tactique Quand on se montre « cash », il convient de toujours calculer au millimètre près l’impact latéral de vos propos sur votre carrière. 02 / Incarner sa « fonction » 03/ Savoir négocier son virage |
01/ S’emballer Gérez vos pulsions, ne laissez pas votre côté « personne » faire un « hold-up » sur votre côté « fonction ». Vous le regretteriez. 02/ Blesser les gens 03/ Se monter prévisible |