« Comment manager mon patron ? »

Articles & Interviews, Presse

24 mars 2014 – Supplément Business des Echos. Page 8

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

La réponse d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.

Les Anglo-Saxons parlent de « managing up« , « manager son patron ». Tout l’art du « managing up » consiste à savoir se positionner à sa juste place (ni fayot, ni en opposition). Le « managing up » est largement répandu, quoique – en dehors du monde anglo-saxon – il soit rarement officiellement reconnu, voire admis comme tel.

Les relations patron(ne) / subordonné(e)s sont déterminées culturellement et varient fortement d’un pays à l’autre. En France, à l’inverse du monde anglo-saxon, on ne « challenge pas » autant son boss, voire pas du tout. Rappelons que la confiance est un pré requis de tout management, y compris du « managing up ». La meilleure tactique est de ne voir le patron que pour lui apporter des info utiles et des solutions (au lieu de problèmes et des questions de type « je fais quoi, chef ? ».) Vous créerez chez lui/elle une réaction positive et une attente adéquate à vos propositions. Si en plus, vous êtes un élément « énergisant », après vous avoir vu(e), il ou elle sera toujours demandeur. Enfin, dernier point : veillez à toujours partir avant qu’il ne soit « saturé ». C’est le mode japonais d’apprentissage de l’instrument de musique aux petits enfants : toujours arrêter la leçon avant que l’enfant n’en manifeste la volonté si on veut le rendre accro de l’instrument.

A FAIRE A NE PAS FAIRE
01/ Rester positif(ve)
dans vos propos, lui faire prendre du recul, être une ressource pour éclairer les « angles morts ». Aussi, vous faire rare, histoire de bien choisir les occasions de valoriser vos apports.02/ Prouver votre loyauté
en toutes circonstances.

03/ Souligner l’impact de vos propositions
plutôt que d’insister sur les aspects techniques. Insistez sur l’effet qu’elles peuvent avoir sur la défense de son statut, sa fonction, son avenir (ce qui intéresse le plus votre N+1 !)

04/ Travailler la forme,
« Faire court », chercher à rassurer; dans l’exécution soigner les détails.

01/ Le flatter
directement, faire le « fayot », il risque de vous mépriser.02/ Lui faire peur, 
insister sur des risques, cultiver des peurs chez lui – il va vous détester et vous fuir !

03/ Tout dire,
sous peine d’ennuyer.

04/  S’il est affectif,  « carburer la dessus »,
au risque d’avoir à affronter un changement de polarité (de « chouchou » on devient la « bête noire »).

05/ Le concurrencer
dans ce qu’il aime faire ; renâcler sur ce qu’il n’aime pas faire.

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