“Reprendre l’entreprise familiale ou faire carrière ailleurs ?”

Articles & Interviews, Presse

09 septembre 2013 – Les Echos. Page 35.

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

« Ce choix cornélien est sous-tendu par votre interprétation du projet de reprise ou non de l’entreprise familiale, selon qu’il vous apparaît comme un avantage ou comme un inconvénient. »
Faire carrière ailleurs peut a priori sembler plus facile parce que, dans ce cas, vous serez vu(e) comme monsieur ou madame « Tout le monde ». Tout dépendra donc uniquement de vous : aucun sentiment de devoir ou de destin familial, aucune dette émotionnelle vis-à-vis de l’entreprise, aucune attente familiale surinvestie.
Faire carrière « ailleurs », c’est ne plus être jugé(e) au travers du prisme du père fondateur, créateur de l’entreprise ou brillant gestionnaire. C’est se retrouver seul(e) sur un terrain plus ou moins hostile, à se battre pour faire reconnaître ses propres qualités. Mais, c’est aussi s’exposer aux critiques de certaines mauvaises langues, promptes à estimer que ce type de réussite se base sur une trahison de votre famille et une fuite devant vos obligations.
Reprendre l’entreprise familiale est un défi. Parce que, d’abord, il vous faut démontrer votre légitimité sur un terrain parfois encore plus hostile que celui que vous trouvez à l’extérieur. Ensuite, parce que vous devez trouver la stratégie qui vous sied le mieux. Quelle est la meilleure stratégie pour construire sa légitimité ? Etre envoyé(e) par l’entreprise familiale dans un territoire vierge pour le défricher et y prouver sa valeur? Commencer « ailleurs », y faire ses preuves, puis rejoindre l’entreprise familiale ? Ou encore directement s’intégrer au sein de l’entreprise familiale et y gravir tous les échelons ? Il n’existe pas de recette miracle.
D’aucuns estiment que reprendre l’entreprise familiale oblige souvent à « frapper fort » pour démontrer que l’on existe, un peu comme Salvador Dali, qui expliquait ses excentricités par la nécessité de démontrer à sa famille qu’il existait, s’estimant « éclipsé » par un frère aîné mort prématurément.
La vocation seule devrait faire pencher la balance. Jean-Baptiste Poquelin a tourné le dos à l’entreprise familiale de tapisserie pour devenir Molière. D’autres, au contraire, ont relevé le défi entrepreneurial avec succès, tels Alexandre Dumas fils ou W.A. Mozart, sans que l’on minore leur réussite de « fils de ».

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02 septembre 2013 – Les Echos. Page 37.

“La fracture numérique me panique. Comment reprendre la main?”

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

«La fracture numérique me panique. Comment reprendre la main?»

«La fracture numérique » est une frontière culturelle qui sépare les citoyens en deux catégories. D’un côté, les jeunes ou « digital natives », nés avec Internet et citoyens naturels du monde numérique; de l’autre côté, les autres, répertoriés comme «digital immigrants», car arrivés dans ce monde sur le tard. Ces caractéristiques d’un statut social spécifique dans ce monde numérique ont un impact direct sur la vie professionnelle et personnelle.
La fracture numérique fait que les jeunes y sont en formation permanente intuitive par le simple fait de « surfer » plusieurs heures par jour. Tandis que pour nous, les vieux, qui sommes des «immigrés numériques», point de salut professionnel sans une remise à niveau sous forme de formation annuelle informatique. Beaucoup ont en effet beau avoir une vitesse neuronale superbe, leur maîtrise insuffisante de l’informatique les fera apparaître illico comme des êtres en bas débit neuronal. Certains, toutefois, vont plus loin et réussissent à se transformer en « digital mutants », au point parfois d’impressionner leur entourage. C’est le cas de cette consultante quinquagénaire qui non seulement se passe des services des techniciens informatique mais aussi va jusqu’à rectifier le réglage automatique des appareils. Et qui, au salut respectueux des techniciens, n’hésite pas à répondre par un « LOL ». C’est aussi le cas de ce « mutant numérique » de soixante-douze ans qui estime important, de « décider de vivre avec son temps et se former s’il le faut ! »
Un petit exercice : observez les points de péage des autoroutes. De longues files de voitures pour payer en espèces ou par cartes bancaires et… presque personne aux points de télépéage! Des points dont les abonnés sont principalement de jeunes citoyens numériques ou alors des « mutants ».
La dématérialisation et la virtualisation de notre vie quotidienne a décidément un effet polaire : elle angoisse « les vieux » et ravit les « jeunes ».

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02 septembre 2013 – Les Echos. Page 37.

“La fracture numérique me panique. Comment reprendre la main?”

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

«La fracture numérique me panique. Comment reprendre la main?»

«La fracture numérique » est une frontière culturelle qui sépare les citoyens en deux catégories. D’un côté, les jeunes ou « digital natives », nés avec Internet et citoyens naturels du monde numérique; de l’autre côté, les autres, répertoriés comme «digital immigrants», car arrivés dans ce monde sur le tard. Ces caractéristiques d’un statut social spécifique dans ce monde numérique ont un impact direct sur la vie professionnelle et personnelle.
La fracture numérique fait que les jeunes y sont en formation permanente intuitive par le simple fait de « surfer » plusieurs heures par jour. Tandis que pour nous, les vieux, qui sommes des «immigrés numériques», point de salut professionnel sans une remise à niveau sous forme de formation annuelle informatique. Beaucoup ont en effet beau avoir une vitesse neuronale superbe, leur maîtrise insuffisante de l’informatique les fera apparaître illico comme des êtres en bas débit neuronal. Certains, toutefois, vont plus loin et réussissent à se transformer en « digital mutants », au point parfois d’impressionner leur entourage. C’est le cas de cette consultante quinquagénaire qui non seulement se passe des services des techniciens informatique mais aussi va jusqu’à rectifier le réglage automatique des appareils. Et qui, au salut respectueux des techniciens, n’hésite pas à répondre par un « LOL ». C’est aussi le cas de ce « mutant numérique » de soixante-douze ans qui estime important, de « décider de vivre avec son temps et se former s’il le faut ! »
Un petit exercice : observez les points de péage des autoroutes. De longues files de voitures pour payer en espèces ou par cartes bancaires et… presque personne aux points de télépéage! Des points dont les abonnés sont principalement de jeunes citoyens numériques ou alors des « mutants ».
La dématérialisation et la virtualisation de notre vie quotidienne a décidément un effet polaire : elle angoisse « les vieux » et ravit les « jeunes ».

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